lundi 13 janvier 2014

Juste un moment...


Je suis allée au Sénégal pour le Nouvel an.
Chance inouïe et voyage inoubliable.
Il m'est arrivé plein d'aventures durant ce voyage. Et cette photo a été prise au coucher du soleil, dans la savane, alors que j'avais perdu mon guide, et que je marchais depuis deux heures avec quelques compagnons, dans un pays où toutes les pistes se ressemblent... Hum.

Le moment a été beau.
Une tempête de sable venue de la Mauritanie voisine avait voilé le ciel toute la journée, et une minute après la photo, le soleil a disparu derrière une bande floue et orange...

J'ai fini par retrouver le guide à la nuit tombée.
Ahhhh les ballades à la frontale perdue dans un pays inconnu ! A refaire en urgence !

Poliakoff ou mon rêve de couleurs

C'est la fin de la saison, alors comme tout le monde, je me presse aux expositions que je n'ai pas encore eu le temps de voir !

Je savais que j'aimais Poliakoff, il m'était arrivé d'en croiser quelques uns dans des musées de province et d'être subjuguée. Mais j'ai maintenant un avis plus approfondi sur la question, après avoir vu l'expo du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris : Poliakoff est l'égal de Rothko, qui est pourtant au sommet de mon panthéon...

Je ne serai pas longue sur l'expo et son contenu, ce n'est pas le but de ce court article : il s'agit ici de parler de formes et de couleurs. 
Le titre de l'expo implique que la forme prime sur la couleur chez l'artiste. Ce n'est pas ce que j'ai ressenti. J'ai eu cette sensation que les formes doucement géométriques de Poliakoff étaient une simple structuration de la couleur. Et la couleur, chez lui, est la base. Elle est magique. 
Quand on se plonge dans une oeuvre, on peut voir la couleur vibrer, bouger. La matière fait vivre la couleur. Les formes sont selon moi annexes. Ce que j'ai ressenti ne peut pas se voir sur une reproduction : il faut aller sur place. 
Ces couleurs sont exquises : des roses doux, des verts profonds, des rouges avides, des bleus de nuit...

Serge Poliakoff, Composition rose, vers 1954-56, huile sur toile, Fondation Gandur pour l'art. 

Toujours dans les toiles on trouve un noyau, comme un centre vital contenant la force du tableau, et qui diffuse son énergie au reste de la toile. Je suis restée longtemps devant certaines œuvres. 
Tout tourne et valse ici, il faut simplement se laisser porter...

Revenir avec un coup de cœur

Près de deux ans sans nouvelles...

Ecrire m'a manqué et je vais essayer de m'y remettre relativement régulièrement !
A vrai dire, quelques expos vues récemment ont recrée l'envie, alors je me re-lance...

Pour commencer, un cadeau :
 

Valéria, William Clarke Wontner, vers 1916, Collection Simon Perez, vue à Jacquemart André. 

Cette exposition présente la vision de la femme par les artistes anglais dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les préraphaélites, et nombre de leurs descendants, y sont présents. Hunt brille par son absence, mais Millais et Rossetti, mais aussi Burne Jones et d'autres sont bien présents. 
Le peu de liberté des femmes à cette époque est compensé par l'immense liberté que les peintres leur attribuent dans leurs œuvres : elles sont le centre des compositions, elles sont légèrement vêtues (quel contraste avec les corsets qui leur étaient infligés), elles sont sensuelles...

Je suis tombée en arrêt devant ce portrait de femme, un des modèles récurrents de Wontner, qui est d'une absolue beauté. Les carnations sont parfaites (l'oeuvre est plus clair que sur la photographie), mais c'est surtout le regard qui fascine : une infinie douceur, de la mélancolie. On peut aussi choisir d'y lire une envie d'ailleurs, ou un regret d'un amour perdu...

Je partage donc avec vous cette oeuvre, mon dernier coup de cœur ! La suite au prochain épisode !