lundi 14 décembre 2009

Une si belle découverte...

Vendredi dernier, j'ai bravé le mauvais temps pour aller voir l'exposition sur Albert Oehlen au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, qui dure jusqu'au 3 janvier.

Je ne parlerai que peu ici de l'exposition en elle-même, qui s'intitule "Réalité abstraite". Elle a été organisée en étroite collaboration avec l'artiste. Le propos est de mettre face à face des œuvres des années 1880-1890 et des œuvres de 2008.

Les premières œuvres sont très denses, lourdement colorées. Elles ont une grande présence. On rapprochait alors Oehlen du mouvement punk ou de Pollock car il faisait de l'action painting et du dripping (faire goutter de la peinture sur la toile ou la projeter). Je n'ai pas d'images mais ce sont des œuvres puissantes, presque aveuglantes. On sent une certaine violence, et la brutalité avec laquelle sont appliquées les couleurs ne fait que renforcer cette impression. Les toiles sont des sources de vie intenses.

Les œuvres de 2008 sont différentes, mais on sent bien le lien avec les précédentes, le chemin qu'a suivi le peintre, vers une pureté plus grande. Il exprime l'idée de ne vouloir représenter que ce qu'il trouve "merveilleux". Il dit essayer de "manier les couleurs avec soin".

Le résultat est fascinant (je mets mes 3 toiles préférées au dessus). Alors qu'avant les œuvres regorgeaient de couleurs, qui semblaient presque déborder de la toile, on voit maintenant beaucoup du fond blanc.
Les couleurs sont comme des flux, des dynamiques. Elles traversent l'œuvre, elles ralentissent parfois, s'accélèrent, deviennent floues, se mêlent, s'évanouissent...
Ce sont des couleurs à la fois douces et puissantes. On y trouve les harmonies les plus inattendues. Quand je me suis approchée, j'ai souri, j'ai aimé.

On trouve, parsemés dans les œuvres, des morceaux d'affiches ou de publicité. Petits bouts de réalité dans le monde de l'artiste, auxquels on se raccroche, mais la réalité est vite entraînée par la couleur et ses courants.
On sent dans ces toiles un flux continu d'inspiration, comme si le peintre était physiquement guidé par ses émotions. Liberté et beauté du geste.

L'œuvre ci-dessous était aussi dans l'expo, et elle a, je trouve, une fraîcheur et une légèreté incroyables.
J'ai fait une très belle découverte en allant à cette expo, j'en garde un souvenir presque ému, et je crois bien que je vais y retourner, et regarder les toiles encore plus longtemps que la première fois...
Albert Oehlen, titre manquant, 2008.

Bref, je vous recommande chaudement d'aller faire un tour au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, qui par ailleurs est un très beau musée, sous-estimé par le public, et de vous faire un petit plaisir d'avant Noël en allant faire le plein de couleurs, d'abstraction et de poésie contemporaine !

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