dimanche 19 juillet 2009

Où je vais à mon premier défilé de mode...

Vendredi, j'ai une place au premier rang du défilé de Giles Deacon qui se déroule au Victoria and Albert Museum, dans la grande salle ou sont accrochés les cartons de Raphael. Joli cadre...
Giles Deacon est un jeune fashion designer, sorti de Saint Martins en 1992. Il a commencé aux côtés de Jean-Charles de Castelbajac, et il a travaillé pour Bottega Veneta et Gucci. En 2004, il lance sa marque, "Giles".
Le défilé du V&A était une rétrospective de ses pièces préférées des cinq dernières années.

Le noir se fait dans la salle, la musique est mise à fond, puis dans un rythme souvent assez endiablé, les "models" commencent à défiler.
J'ai vu des belles choses, élégantes, féminines, avec de jolies matières, fluides ou épaisses, des formes souples ou structurées, de beaux imprimés, et surtout des vêtements portables...
Quant au reste... Les mannequins elles-mêmes étaient des preuves vivantes de jusqu'où la mode va dans ses paradoxes. Elles ne pouvaient ni marcher dans leurs chaussures à talons démesurément hautes, ni marcher dans leurs robes sans se casser la figure (3 ont vraiment failli) en se prenant les pieds dedans, elles sont gênées par les piques qui sortent de certains vêtements et j'en passe.
Que dire ? Sinon que d'après ce que j'avais compris, la mode doit se porter, c'est sa définition même.
Dans un même défilé, on voit du beau, du sexy, de l'élégant, du moderne, du classique revisité, de la classe, du charme, du rêve, mais aussi du laid, du rigide, de l'importable, du ridicule, même du grotesque !
Et oui, j'ai vu l'oeuf noir avec des poils dont je mets la photo en dessous. Et certaines filles ont un casque sur la tête... Il y a certainement une idée derrière, un sens que mon oeil de néophyte ne sait pas voir, ni comprendre, mais je reste persuadée que je ne suis pas la seule.
Quant aux mannequins, elles sont très jeunes, horriblement maquillées, souvent maigrissimes. Elles ne vendent pas du rêve, elles sont un dur retour à la réalité : la mode est un monde non seulement impitoyable, comme le dit la légende, mais aussi étrange, et complètement déconnecté de toute réalité. Les mannequins ne sont pas belles (à part peut être quelques exceptions, et même une belle métisse qui a souri, Oh stupeur !!!). Elles "font la gueule", véritablement.
Quel est le sens de tout ça ? La mode devrait être le beau, dans ses créations, son esprit, et ses représentantes. Elle devrait être une célébration de la femme. Mais elle esclavagise la femme, sans pour autant la magnifier. "Il faut souffrir pour être belle" ne s'applique pas ici !
Peut être le nouveau beau dans la mode est-il justement le laid, la remise en question de tous les "principes" de beauté féminins, tels qu'ils existent depuis toujours. Faut-il comprendre : "portons du laid, et remettons ainsi en cause les diktats qui nous forcent à être toutes parfaites" ?
Mais alors, pourquoi les mannequins ne sont-elles pas rondes ?
J'ai beaucoup aimé cette belle première expérience de la mode, avoir un "glimpse" du glamour, et découvrir un morceau de ce monde m'a beaucoup intéressé. Mais mon premier contact m'a laissée perplexe et je me pose beaucoup de questions... Des réponses à me proposer ?


Story of a perfect and rainy day


Waddesdon Manor, le 19 juillet 2009.

Enchantement…

Waddesdon est une source d’infinis plaisirs…

Les scones moelleux recouverts de triple crème, comme dit Mr Leben.
La compagnie cultivée, passionnante et charmante du même Mr Leben, conservateur du château.
La visite du château, longue et excitante, où à chaque porte qui s’ouvre le cœur bat plus vite de savoir ce qu’il y a derrière.
De voir des meubles de Marie-Antoinette, de toucher des vases, des tissus.
La découverte d’une collection incroyablement riche, où Guardi, Riesener, Leleu, Watteau, Pater, Lancret, Greuze, Dubois, Benneman se multiplient dans chaque pièce.
Carlin, la délicatesse de la porcelaine de Sèvres et la pureté du bois de rose.
Mme de Polignac, charmante peinte par Vigée Lebrun.
Les détails drôles montrés avec humour par Mr Leben.
Les écuries, jolies comme tout, où l’on trouve de l’art contemporain.
La totale perfection des jardins, qui sont l’incarnation parfaite de l’accord possible entre l’homme et la nature, l’équilibre délicat entre nature et culture, la sublime adéquation entre artificiel et naturel.
La promenade sous la pluie, le cœur qui bat à chaque tournant de découvrir une nouvelle vue, un bel arbre, une perspective, une prairie verte comme un rubis mouillé, parsemée d’arbres centenaires, nobles et puissants, qui donnent un sens au monde, au temps, qui sont une permanence dans nos vies.
Le sentiment de paix, d’adéquation, être là où on doit être et en profiter chaque seconde qui passe.
L’élégance chantournée de la volière rocaille.
Les douces ondulations vertes des collines du parc.
L’impression d’être Elisabeth Bennett marchant dans les allées de Pemberley.
La gentillesse des gens qui travaillent au château, qui me félicitent quand Mr Leben dit que je suis en stage au V&A.
La beauté de la campagne anglaise.
La fraîcheur des gouttes de pluie sur mon visage quand je marche dans les allées.
Mes courses pour m’abriter des trombes d’eau qui tombent.
Mon Closer qui me sert de parapluie.
Mes cachettes sous des pins en attendant Mr Ali le taxi sous la pluie.
Ecouter le bruit de la pluie.
Sentir l’odeur de la nature mouillée (la mienne aussi, chien mouillé…)
La course folle de dizaines de lapins dans un champ éclairé de soleil couchant dans le train du retour.
L’envie de continuer à découvrir ce pays intriguant, où tant de beauté existe, et qui reste si beau sous un ciel gris, mystère…
To be continued
!