lundi 11 mai 2009

Découvrir To Be Still d'Alela Diane

To Be Still, album d'Alela Diane.

Je crois bien que c'est la première fois que j'écris sur un album qui vient de sortir. C'est parce que j'estime que je n'ai pas ce qu'il faut pour parler de la musique actuelle... Je peux bien donner mon avis sur une interprétation de La Mer de Debussy, et j'ai quelques bases en musique classique, mais je ne sais pas voir dans une chanson récente les influences et les antécédents... Je crois même que je manque d'une culture musicale de base en matière de musique contemporaine.
Ceci dit, ça ne m'empêche pas d'avoir des coups de coeur, et je voudrais aujourd'hui dire deux mots du nouvel album d'Alela Diane, nouvelle icône folk de l'Amérique.
J'ai entendu pour la première fois la voix envoûtante de cette chanteuse en juin 2008, avec l'album The Pirate's Gospel, alors que son succès en France commençait à peine...
J'ai aimé la mélancolie de ses ballades, la profondeur de sa voix, la douceur de ses mélancolies. A écouter : "My Tired Feet", et "The Rifle" par exemple. Sobriété parfaite.
To Be Still est sorti il y a peu, et je n'ai pas regretté de l'avoir acheté.
Mais c'est un album qu'il ne faut pas écouter une seule fois. Il faut se plonger un peu dedans, et à force de l'écouter, les chansons prennent forme, on s'y attache, pour finalement ne plus pouvoir s'en détacher.
Ici, moins de mélancolie et de spleen, c'est moins intimiste mais il y a toujours une atmosphère douce, poétique, hors du temps, magique...
Je vous conseille particulièrement "White as Diamonds" et "My Brambles".
Une belle parenthèse de légèreté, d'humanité, et de quiétude, comme le titre l'indique. A savourer !

Le charme suranné d'une vieille comédie musicale américaine

Le grand Gene Kelly dans An American in Paris
Hier dimanche, jour de pluie et de flemme : je regarde The Band Wagon, ou Tous en scène en version française. Autrement dit, un chef d'oeuvre de Vicente Minelli avec Fred Astair et Cyd Charrisse.
J'ai grandi avec Singing in the rain et An American in Paris, alors pour moi ces comédies musicales ont le charme et la douceur de l'enfance...
Gene Kelly est pour moi un idéal masculin, sa façon de danser l'élégance incarnée, et ses chorégraphies des perfections. Il savait chanter, danser, jouer, faire des chorégraphies, faire des claquettes... Qui de nos jours peut en dire autant ??
La musique de Gershwinn dans An American in Paris, je la connais tellement par coeur qu'elle est la musique de fond de mes rêves.
Les décors en papier mâché, les coupures trop visibles, les chansons qui ne sont pas toujours synchrones avec les images... tout ça donne un charme suranné à ces films. Bien sûr, ils ne sont pas parfaits, et pour citer l'un deux, "quand on en a vu un, on les a tous vus". Mais non, rien n'y fait, j'y prends toujours autant de plaisir.
Je trépide de joie quand je regarde Gene Kelly et Georges Guétary dans Singing in the rain qui chantent "'s awful nice" !
J'ai des frissons quand le même Gene et Cyd Charisse dansent de façon incroyablement sexy dans Singing in the rain...
Je ris en écoutant "Fit as fiddle" où Gene et Donald O'Connor font les imbéciles !
Des souvenirs, un plaisir chaque fois renouvelé (malgré les 1300 visionnages), l'élégance des sentiments, des acteurs, de la musique, des histoires... Des ingrédients irremplaçables pour 1h30 de bonheur enfantin !The Band Wagon, Fred Astair et Cyd Charisse

mercredi 6 mai 2009

Du bonheur à Pompidou : Kandinsky parmi nous !

Automne en Bavière, 1908, Centre pompidou.

J'ai mis du temps, mais j'écris enfin sur l'expo Kandinsky à Beaubourg.
Oui, je l'ai vue il y a 2 semaines cette expo, mais j'ai du attendre pour écrire, attendre que son souvenir ne soit plus si aveuglant, et que je puisse être un minimum objective sur ce que j'ai vu...
Le souvenir n'est plus aussi aveuglant. Quant à l'objectivité, hum, il semble bien qu'elle soit impossible, Kandinsky étant un de mes peintres préférés, qui m'a toujours fait sentir des choses incroyables (je deviendrai même voleuse pour avoir un petit bout d'une toile mais chut !)...
D'abord, très belle expo.
Tout est blanc, et les peintures resplendissent dans leur écrin, rien ne dérange la contemplation.
Tout est grand. Il y a de la place pour se reculer, admirer, se reposer l'oeil... L'art y respire. Cette expo a sans doute été prévue pour être un "hit", et la circulation des foules semble possible. Bon point !
Détail déstabilisant et très très réussi : la place des cartels. Ils sont à 2m de haut, au dessus des tableaux ! Ils sont bien lisibles, car écrits en gros, et leur place évite les entassements de personnes tout près d'un tableau : pas besoin de se plier en deux pour lire un écriture minuscule. seul petit défaut : aucune indication sur la technique. Là, mon père me dit que c'est une déformation professionnelle de dire des choses pareilles, mais il a bien du reconnaître que pour des aquarelles, ne pas savoir si le noir est de l'encre ou autre chose, c'est embêtant... Mais il n'en reste pas moins que ce choix muséographique est bon.

Sur Kandinsky, que dire... ?
Les différentes phases de sa création sont clairement montrées. On sent dès les premières toiles que son pinceau et sa couleur le démangent, et qu'il n'attend qu'un signe pour passer aux explosions qu'on lui connaît.
Le plus fascinant chez Kandinsky, ce sont justement ces couleurs. Leur parfaite harmonie, leurs nuances, leurs dégradés... Debout devant une toile comme l'Improvisation 19, de 1911 (Munich), je souris, j'ai le coeur léger, j'entends la musique des couleurs dans ma tête, j'ai envie de rire, de sauter. Poésie et bonheur à l'état pur !
Sa dernière phase, par contre, beaucoup plus géométrique, ne m'a pas beaucoup convaincue. Avec les lignes droites, il perd en fluidité, il gagne en sécheresse, la joie est perdue.
Il n'en reste pas moins que Kandinsky est un des plus grands, qu'on soit fan ou pas...
A voir, à voir absolument : une telle concentration de beauté, de couleurs, de joie tout simplement, c'est à ne pas rater dans une vie !

Fragment 2 pour composition VII, 1913, Buffalo.