lundi 2 mars 2009

Finesse et brusquerie : la Grande Martha

Toujours au même concert de ce soir : Concerto pour piano et orchestre n°1 en ut majeur op. 15 de Beethoven par le même orchestre et avec..... Martha Argerich !
Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà entendu Martha Argerich avant ce soir, où alors il y a longtemps. Il est incroyable de voir le contraste qu'elle porte en elle. Elle a une finesse de jeu parfaite, exquise parfois, puissante à d'autres moments, ses mains ondulent et volent sur le clavier, elle donne au mouvement lent du concerto une douceur, une sensibilité... Elle s'accorde avec l'orchestre avec des fondus, comme au cinéma. Elle me fait pleurer.
Puis à l'instant où elle a posé sa dernière note, elle saute de son tabouret et se jette quasiment au cou du chef d'orchestre et s'exclamant ! Puis quand elle revient pour un bis, elle balance son mouchoir en tissu sur le piano, se précipite au piano et se lance dans le morceau sans même respirer, presque brutalement... Elle salue abruptement, fait des commentaires aux violons, puis s'en va sur un coup de tête !
En une seule personne : une sensibilité artistique fascinante, une dextérité technique rare, et une brusquerie, un manque d'élégance complet. L'essence du génie ?

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