lundi 23 mars 2009

Petit coup de foudre

Claudie Laks, Sans titre, août 2006
Vendredi, Salon ArtParis sous la verrière du Grand Palais. Quelques trés belles choses, quelques choses difficilement regardables, beaucoup de chinois et d'italiens, du bon, du beau, du mauvais, et.... Claudie Laks. Une peintre qui m'a mis du soleil dans les yeux et le coeur avec deux peintures. Une trés grande de bien 3m sur 2, dans les tons pastels, et une plus petite et plus vive en couleurs.
Je n'ai pas trouvé les photos, mais je vous mets deux autres toiles de cette artiste, qui donnent une idée de ce que j'ai aimé. J'espère qu'elles éclaireront votre journée comme elles ont éclairé la mienne. D'ailleurs elles continuent encore aujourd'hui... Ce n'est pas grandiose, c'est un peu de couleurs, un peu de joie et ça fait sourire !

Claudie Laks, Entrelacs, septembre 2007

lundi 2 mars 2009

Finesse et brusquerie : la Grande Martha

Toujours au même concert de ce soir : Concerto pour piano et orchestre n°1 en ut majeur op. 15 de Beethoven par le même orchestre et avec..... Martha Argerich !
Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà entendu Martha Argerich avant ce soir, où alors il y a longtemps. Il est incroyable de voir le contraste qu'elle porte en elle. Elle a une finesse de jeu parfaite, exquise parfois, puissante à d'autres moments, ses mains ondulent et volent sur le clavier, elle donne au mouvement lent du concerto une douceur, une sensibilité... Elle s'accorde avec l'orchestre avec des fondus, comme au cinéma. Elle me fait pleurer.
Puis à l'instant où elle a posé sa dernière note, elle saute de son tabouret et se jette quasiment au cou du chef d'orchestre et s'exclamant ! Puis quand elle revient pour un bis, elle balance son mouchoir en tissu sur le piano, se précipite au piano et se lance dans le morceau sans même respirer, presque brutalement... Elle salue abruptement, fait des commentaires aux violons, puis s'en va sur un coup de tête !
En une seule personne : une sensibilité artistique fascinante, une dextérité technique rare, et une brusquerie, un manque d'élégance complet. L'essence du génie ?

12 minutes...

12 minutes. C'est le temps qu'il ma fallu pour découvrir, être convaincue et aimer Ligeti !
Première expérience ce soir à Pleyel. L'Orchestra d'ell'Accademia Nazionale di Sante Cecilia de Rome jouait le Concert Românesc, daté de 1951.
En quatre mouvements, l'affaire était pliée : j'ai aimé la sensibilité, les solos si élégants et la douceur du larghetto. Puis j'ai aimé l'humour, le rythme enlevé et le côté sautillant de l'allegro vivace. J'ai apprécié l'étrangeté et l'aspect lointain de l'adagio ma non troppo, avec ses traces de Stravinski. J'ai ri au presto poco sostenuto, car Ligeti nous fait passer d'un moment d'angoisse sourde, où le bourdonnement des cordes nous oppresse, à une danse roumaine joyeuse et drôle !
L'orchestre et le chef d'orchestre, Antonio Pappano, étaient parfaits. Tous les musiciens suivaient au millième de seconde, avec finesse et intelligence, et le premier violon était brillantissime. Au final, pas un couac, pas une erreur (audible en tout cas..). Parfait pour une introduction à un nouveau compositeur.
Bien sûr, il va me falloir approfondir tout ça... Le Concert Românesc ne suffit pas.
Mais il n'est reste pas moins que j'ai été fascinée, émue et touchée pendant 12 minutes intenses, sans pouvoir arracher mon regard de la scène, et tant de bonheur en si peu de temps, grâce à la musique, c'est assez rare pour que je remercie Ligeti et l'orchestra d'ell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia !