mercredi 12 novembre 2008

Nymphéas à l'Orangerie

Avec beaucoup de retard par rapport aux conseils pressants de mon père, je suis enfin allée voir les Nymphéas de Monet à l'Orangerie.
C'est Monet lui même qui avait choisi l'Orangerie pour ses nymphéas, en raison de sa situation, entre jardin et fleuve. C'était aussi lié à son théme de l'écoulement du temps.
Le peintre concevait cet espace d'exposition comme un lieu de recueillement, d'asile contre la folie de la ville et de l'époque, une retraite propice au ressourcement. En 1909, il parle de son "aquarium fleuri".

Et effectivement, l'impression recherchée dès l'origine est là. Dans deux pièces ovales s'étendent sous nos yeux 8 immenses toiles du début du siècle. On est frappé tour à tour par la somptuosité d'un bleu nuit, par un rêve rosé et brumeux, puis par un incendie de soleil couchant complétement abstrait, par une illusion violette... On est happé, on entre dans les toiles, chaque centimétre se révèle peu à peu à nos yeux éblouis par trop de beauté.
L'harmonie est parfaite ici, on s'envole, car le ciel est l'eau sont indissociables, mêlés jusque dans leur essence. On se perd aussi, et Monet parlait d'une "onde sans horizon et sans rivage". On voyage. L'errance du regard correspond à celle de notre pensée.
Ici, pas de bruit, pas de rage, pas de violence. Juste nous, et la nature, dans sa plus parfaite expression...

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