dimanche 16 novembre 2008

Affiches à Pompidou

Carrefour Sèvres-Montparnasse, 1961, Centre Pompidou.
Expo Villeglé mercredi au centre Georges Pompidou (jusqu'au 5 janvier).
Mon père étant affichiste aussi, je me suis trouvée assez pré-conditionnée en entrant : j'ai été immédiatement séduite par une très grande partie des oeuvres exposées (une centaine).
Mon objectivité est donc encore moindre ici qu'ailleurs.
L'exposition retrace l'évolution de l'artiste, des débuts avec Hains à l'alphabet socio-politique, en consacrant une salle à chaque "type" d'oeuvre : les toiles politiques, les toiles très abstraites, l'alphabet... Son film de 1974 est même visible. Le tout constitue une belle expo, sobre et claire, qui laisse assez d'espace aux oeuvres pour qu'elles s'expriment.
De l'ensemble se dégage à la fois une impression de richesse et de pauvreté. Malgré une certaine nouveauté avec l'alphabet, il a passé 50 ans à déchirer des affiches et à les maroufler sur toile en ne les modifiant que très peu. La question de la place de l'artiste se pose donc : n'est-il qu'un médium entre la matière et l'oeuvre ? N'a-t-il pas par définition un rôle de créateur ?
La place de Villeglé n'est-elle alors que celle d'un "révélateur", d'un sismographe comme dit l'expo, de la réalité de nos villes et de notre société contemporaine ? Mais même s'il n'est "que" cela, son oeuvre est majeure. Elle reflète, bien mieux que n'importe quelle autre, l'évolution d'une époque. La salle des oeuvres politiques est saisissante. Les toiles sont puissantes et remplies de sens.
Quant à ses oeuvres "abstraites", elles ont la présence d'un beau Rothko !
J'avoue que de salle en salle mon émerveillement a été continu. J'ai mis en haut le Carrefour Sèvres-Montparnasse, mais les Nymphéas, les Joueurs de jazz, le Boulevard St Martin et d'autres sont marquants de pureté et de vie. Du déchirement ne cessent de surgir des images, des couleurs, des épaisseurs qui sont là pour nous rappeler la profondeur de la ville, de sa complexité, tout en mettant en avant son aspect éphémère et changeant.
Une belle série de portraits de Paris !

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